Pollution environnementale, risques pour la santé humaine, enjeux industriels, la recherche sur les perturbateurs endocriniens est complexe à plus d’un titre.
Chez Naturen, on a voulu en savoir plus sur ces substances chimiques omniprésentes autour de nous. Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien et que sait-on exactement de leurs dangers aujourd’hui ?
Bisphénol A, phtalates, parabènes… Des substances chimiques présentes historiquement dans de nombreux produits industriels de notre quotidien sont régulièrement pointées du doigt.
En cause ? Leurs effets de perturbateurs endocriniens, suspectés d’être à l’origine de multiples troubles de santé chez l’humain. Elles seraient également une vaste source de pollution environnementale.
Les enjeux industriels sous-jacents déclenchent régulièrement de vives polémiques entre associations de consommateurs et/ou associations de protection de l’environnement et fabricants.
Que désigne-t-on par perturbateurs endocriniens ? Où les trouve-t-on ? Quelle est la réglementation en vigueur pour les encadrer et pourquoi suscitent-ils de si vifs débats
Voici un point sur cet épineux sujet.
Les perturbateurs endocriniens, c’est quoi ?
Perturbateurs endocriniens : définition
D’après l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), les perturbateurs endocriniens sont : « des substances qui dérèglent le fonctionnement hormonal des organismes vivants et causent ainsi des effets néfastes sur la santé de l’Homme ou d’être vivants de l’environnement. » Le terme est utilisé depuis les années 1990s et désigne un vaste ensemble de substances, d’origine naturelle ou artificielle. La toxicité de certaines a été démontrée, pour d’autres, elle est seulement suspectée.
Où les-trouve-t-on ?
A peu près partout… Il existe de multiples sources d’expositions : dans l’air, dans l’eau, dans les aliments via certains emballages, et donc dans nos déchets, etc. Que leur toxicité soit avérée ou suspectée, ces substances chimiques sont présentes dans de très nombreux produits du quotidien.
On en trouve par exemple dans :
- les produits ménagers
- les ustensiles de cuisine
- les cosmétiques
- les emballages alimentaires
- les biberons et jouets pour enfants
- le textile…
Certaines études ont montré que l’ensemble de la population était très exposée.
Quels sont les risques associés aux perturbateurs endocriniens ?
En agissant directement sur différentes hormones du corps humain, les perturbateurs endocriniens sont suspectés de causer de multiples problèmes de santé : diabète, cancers, maladies cardiovasculaires, autisme, troubles neurologiques, troubles de la reproduction, etc.
L’exposition aux perturbateurs endocriniens est considérée comme particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants, les adolescents et les femmes enceintes.
En effet, le système hormonal humain est davantage sensible à ces périodes de la vie.
Perturbateurs endocriniens : quelle règlementation ?
Au niveau Européen, le règlement REACH (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) permet d’identifier une substance comme étant un perturbateur endocrinien. Il s’applique depuis 2018 dans tous les États membres de l’UE. La France figure parmi les pays précurseurs en matière d’action de réglementation sur ce sujet. Depuis le 1er janvier 2022 en France, les industriels fabricants de produits à base de substances considérées comme des perturbateurs endocriniens sont tenus d’en informer les consommateurs. A noter, cette mesure ne s’applique pas aux médicaments ni aux denrées alimentaires.
Dès 2014, une première stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 1) est établie, puis en une deuxième (SNPE 2) en 2018, visant à réduire l’exposition de la population.
Dans ce cadre, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a dressé une liste de 906 substances considérées à risque et développé une méthodologie de recherche sur la base du caractère pathogène avéré, présumé ou suspecté de la substance. En dépit de ces règlements, il reste encore beaucoup à faire en matière d’identification des substances à risque, ce qui est, en pratique, très difficile à effectuer.
Une complexité qui suscite des débats
Les perturbateurs endocriniens constituent un domaine de recherche particulièrement complexe pour plusieurs raisons :
- Leur présence à faible dose n’induit pas forcément une plus faible dangerosité qu’à plus forte dose.
- Identifier un lien de cause à effet est souvent difficile : la plupart des pathologies liées à la perturbation endocrinienne ont des causes multiples.
- Un « effet cocktail » peut intervenir : au cours de notre vie, nous sommes exposés aux perturbateurs endocriniens par plusieurs voies (orale, cutanée, respiratoire) ce qui complexifie l’analyse.
La recherche est donc complexe et les données scientifiques sont difficiles à établir. Cette complexité dans la recherche scientifique ainsi que les nombreux enjeux économiques liés aux produits contenant des substances potentiellement à risque sont régulièrement la source de vifs débats.
On peut citer par exemple le cas des nitrites, présumés perturbateurs endocriniens. Un bras de fer est actuellement en cours à ce sujet entre industriels charcutiers de l’agroalimentaire d’un côté et Yuka, Foodwatch et La ligue contre le Cancer de l’autre.
Il reste donc beaucoup à découvrir et à apprendre sur les perturbateurs endocriniens. Le sujet mérite d’être suivi avec attention.
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L’équipe Naturen
Article rédigé par Mathilde Dionnet, MD Script.
Mis en ligne le 02/03/2022